Le jeudi 2 mars 2017, Terre d’Ancrages organisait un carnaval au CADA (Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile) de Vaulx-en-Velin, pour que les enfants qui y habitent puissent se déguiser, jouer, danser… Aujourd’hui, nous laissons Elise, une bénévole de l’association, nous raconter comment ça s’est passé !
Ce jour-là je devais travailler. Comme d’habitude plein de trucs à faire. Alors le carnaval comment dire… ce n’était pas la priorité. Et puis Claire a fini par me convaincre. Nous voilà parties en voiture avec la fanfare de l’ENS… Nous arrivons dans la cour d’un CADA joliment rénové, aux couleurs très gaies. Le soleil est au rendez-vous. Tout comme les petites robes de princesses et les déguisements spider-man. Nous sommes accueillis par l’équipe du CADA qui nous invite à nous mettre en tenue de carnaval et à rejoindre les dizaines de personnes présentes. La fanfare commence doucement à mettre l’ambiance. La mayonnaise met quelque temps à prendre. Bon j’hésite…j’hésite à prendre les enfants par la main pour essayer de les mettre à danser. 3,2,1 allez allez c’est parti… Élise voyons le ridicule ne tue pas. Je bouge toute seule. Vous avez dit malaise ? Allez ça y est deux minutes plus tard les rondes s’enchaînent. Enfin les rondes… des losanges, des quadrilatères, tout sauf des rondes. Mais on s’en moque, on bouge. C’est déstructuré mais on bouge. On bouge pour montrer qu’on est là. Ensemble. Vivants. Le temps me semble un peu suspendu. Les enfants se dérident, les parents sourient. On fait des petits groupes. Valentine danse avec des princesses pendant que Claire danse avec des petits qui savent à peine marcher. On danse. On bouge. Cela fait presque 30-40 min qu’on se dépense sur cette piste improvisée. Bon… ça ne me parait pas suffisant. Je décide de prendre la main des adultes. On est parti pour une chenille intergénérationnelle. Oui une chenille, vous savez les danses de camping ridicules. Bah les chenilles ça fédère. Finalement peu importe la forme tant qu’on bouge. Et ça fonctionne. Les parents sourient, laissent un peu leur timidité de côté. La fanfare joue plus fort. La grosse caisse fait des émules. Tous les enfants veulent venir frapper un grand coup dessus. Même les ados se mettent à danser. À ce moment je me dis « Qu’est-ce que j’ai bien fait de venir ». J’étais émue. Oui émue c’est ça en fait tout simplement. Pas compliqué d’être heureux en fait. L’espace d’une grosse heure, nous n’étions plus dans un CADA… on était juste des adultes, des enfants qui dansent, qui sont heureux d’être ensemble. C’était comme si le soleil, les couleurs, les sourires s’étaient donnés rendez-vous.